Revue de presse au 8 août
Le 19 juin 2013, le collectif Sortir du nucléaire s'était mobilisé contre la centrale nucléaire du Tricastin. © Maxppp
Une centaine de militants vont cesser de s'alimenter pendant quatre jours au pied de la Tour Eiffel. Leur but ? Réclamer l'abolition des armes atomiques à l'occasion des 68 ans des bombardements nucléaires de Hiroshima et de Nagasaki.
A partir de mardi et jusqu'au 9 août, une centaine de jeunes militants vont se réunir à Paris, au pied de la Tour Eiffel, pour quatre jours de jeûne. Une mobilisation organisée à l'initiative des collectifs Sortir du nucléaire, Armes nucléaires STOP et de la Maison de Vigilance, qui veulent ainsi exprimer leur opposition aux armes nucléaires alors que le Japon fête cette semaine les 68 ans des bombardements de Hiroshima et de Nagasaki.
D'après un communiqué publié en ligne, cette mobilisation a deux objectif majeurs : faire en sorte que les dirigeants politiques du monde entier "changent d'attitude et acceptent de remettre en cause une doctrine d'anéantissement de l'Humanité datant de la guerre froide", et rendre hommage aux victimes des bombardements japonais.
Formés pour désobéir
Lundi 5 août, une quarantaine de personnes se sont retrouvés dans une salle de sport du IIe arrondissement parisien pour une journée de préparation à la désobéissance civile. Ils ont suivi une formation sous l'égide du collectif des Désobéisseurs pour éviter tout débordement éventuel de la manifestation de cette semaine.
Une formation à la désobéissance civile pour préparer la mobilisation au pied de la Tour Eiffel
La manifestation débutera mardi à 8h15 par une cérémonie de commémoration du bombardement de Hiroshima au Mur pour la Paix, sur le Champ de Mars.
Le mouvement ne se limite pas qu'à la France, puisque des mobilisations similaires vont avoir lieu à Büchel, en Allemagne, devant la base de l'Otan où sont entreposées des armes nucléaires, et au Royaume-Uni, devant la base nucléaire de Burghfield-Aldermaston.
Commémoration annuelle au Japon
Mardi matin, des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées à Hiroshima, première ville bombardée par les Américains le 6 août 1945. Comme chaque année, une cloche a tinté à 8h15 - heure précise du largage de la bombe atomique sur cette ville à l'ouest du Japon - marquant le début d'une minute de silence.
Hiroshima face à son devoir de mémoire
Des survivants, des parents de victimes, des officiels gouvernementaux et des délégations étrangères étaient présentes pour cet hommage, durant lequel le maire d'Hiroshima Kazumi Matsui a lancé un message en faveur du désarmement nucléaire.
"Nous offrons du fond du coeur notre consolation et notre réconfort aux âmes des victimes en affirmant que nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour éliminer ce mal absolu que constituent les armes nucléaires et bâtir un monde en paix"
Le bombardement atomique de Hiroshima avait coûté la vie à 140.000 personnes tuées soit directement, soit par les radiations. Quatre jours pour tard, le bombardement de Nagasaki faisait 70.000 victimes.
http://www.franceinfo.fr/monde/les-invites-de-france-info/en-france-le-debat-sur-le-desarmement-nucleaire-est-exclu-patrice-bouvere-1095677-2013-
Alors que le Japon commémore cette semaine les 68 ans des bombardements de Hiroshima et de Nagasaki, le débat sur le désarmement nucléaire s'invite de nouveau dans l'actualité. Patrice Bouveret, directeur de l'Observatoire de l'armement, un centre d'expertise et d'information indépendant, s'inquiète du silence de la France sur ce sujet.
"En France, le débat sur le désarmement nucléaire est exclu" (Patrice Bouveret) © FranceInfo
Selon Patrice Bouveret, 20.000 bombes nucléaires seraient aujourd'hui opérationnelles dans le monde. Le directeur de l'Observatoire des armements explique que les Etats-Unis et la Russie se répartissent 95 % de l'armement nucléaire mondial, tandis que les autres puissances du Conseil de Sécurité de l'ONU - la Chine, la France et le Royaume-Uni, en possèdent de 200 à 300 chacun. Le reste est entre les mains d'Etats qui ont obtenu la puissance nucléaire sans autorisation des Nations unies (Inde, Pakistan, Israël), et qui ont une centaine de bombes à leur disposition. Un drame humanitaire ingérable en cas d'explosion nucléaire.
Des armes puissantes, dont on ignore réellement la portée selon Patrice Bouveret :
"La bombe de Hiroshima sert d'unité de mesure. Mais les bombes qui sont fabriquées aujourd'hui sont d'une puissance et d'une précision bien plus forte."
Si une explosion atomique venait à se produire, les instances internationales ne seraient pas capables de gérer le drame humanitaire que cela provoquerait.
S'il est peu probable que les pays qui possèdent aujourd'hui la puissance atomique en fassent usage, Patrice Bouveret ne croit pas non plus que ces Etats envisagent de renoncer à leur arsenal : "Cela leur permet d'avoir un rôle prépondérant sur la scène internationale et d'assurer leur puissance. L'armement nucléaire reste un outil pour assurer sa domination au niveau régional, voire international pour les Etats-Unis et la Russie".
Pour arriver à une élimination des armes nulcéaires, il faudrait un cadre international et un système de véfirication auquel tous les Etats se plieraient. Un consensus qui a peu de chance de voir le jour.
Le désarmement nucléaire, débat interdit en France
Les militants qui vont jeûner pendant quatre jours à Paris, en Allemagne et au Royaume-Uni réclament un désarmement nucléaire total de la part des gouvernements du monde entier. Patrice Bouveret rappelle que ce débat a longtemps été tabou sur la scène itnerntionale, jusqu'à l'élection de Barack Obama à la Maison blanche :
"Obama a permis de débloquer la situation pour que puisse se développer un débat sur le désarmement. Au niveau interne, il a réussi à réduire le nombre d'armes nucléaires des Etats-Unis, et à inciter la Russie à en faire de même. Mais son influence se limite à ces négociations, il n'a pas vraiment pu engager un débat sur le désarmement".
Le directeur de l'observatoire des armements regrette que ce débat soit "bloqué" en France. La question du nucléaire n'a pas été abordée par le Livre blanc de la Défense, qui fixait en avril dernier le cadre budgétaire de l'armée française jusqu'en 2019. Des crédits ont même été débloqué pour développer la nouvelle génération de sous-marins et de missiles nucléaires. "La France a établi la perspective de modernisation de l'arme nucléaire pour les 50 ans à venir", constate amèrement le spécialiste des armements.
Pourtant, le désarmement est possible, puisque Patrice Bouveret rappelle que "au plus fort de la course aux armement nucléaires, 70.000 bombes étaient opérationnelles. Aujourd'hui, il y a moins de 20.000. On en a demantelé 50.000, donc on sait comment faire". En France, leur nombre a été divisé par deux : de 600 bombes au plus fort de la course aux armements, le pays n'en possède plus que 3000.
http://www.la-croix.com/Actualite/Monde/Hommage-aux-victimes-d-Hiroshima-68-ans-apres-2013-08-06-995482
Hommage aux victimes d’Hiroshima, 68 ans après
Des dizaines de milliers de personnes ont commémoré les 68 ans du bombardement américain sur Hiroshima mardi 6 août au Japon. Aux quatre coins du monde, des militants ont manifesté leur soutien.
Shizuo Kambayashi / AP
Des Japonais rendent hommage aux victimes d’Hiroshima pour le 68e anniversaire du bombardement, le 6 août 2013.
Des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées mardi 6 août à Hiroshima pour marquer le 68e anniversaire du lancement de la première bombe atomique de l’Histoire qui avait ravagé cette ville de l’ouest du Japon.
Quelques survivants, des parents de victimes, des officiels gouvernementaux et des délégations étrangères ont marqué une minute de silence à 8h15, heure précise où, le 6 août 1945, le bombardier américain Enola Gay avait largué la bombe qui avait transformé la ville en un enfer nucléaire.
140 000 morts
« Nous offrons du fond du cœur notre consolation et notre réconfort aux âmes des victimes en affirmant que nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour éliminer ce mal absolu que constituent les armes nucléaires et bâtir un monde en paix », a déclaré le maire d’Hiroshima, Kazumi Matsui.
Le bombardement d’Hiroshima a été suivi par celui de Nagasaki (sud-ouest) le 9 août, qui a fait 70 000 morts. Ces attaques ont précipité la capitulation du Japon et la fin de la seconde Guerre Mondiale, le 15 août 1945.
140000 personnes trouvèrent la mort soit immédiatement, soit du fait de l’exposition aux radiations, entre le moment du largage de la bombe et le mois de décembre suivant.
Un événement politique
Cette commémoration a trouvé un écho politique en Europe, mais aussi aux États-Unis ou en Inde. Plusieurs dizaines de militants du réseau « Sortir du nucléaire » se sont rassemblés mardi 6 août dès 8 heures au pied de la Tour Eiffel. D’autres manifestations sont également prévues à Buchel, en Allemagne, devant la base de l’Otan et à Burghfield-Aldermaston au Royaume-Uni, devant la base nucléaire.
Par ce « Jeûne international 2013 », un événement de quatre jours, les militants souhaitent sensibiliser l’opinion « pour que nos dirigeants politiques changent d’attitude et acceptent de remettre en cause une doctrine d’anéantissement de l’Humanité datant de la guerre froide », mais aussi « en hommage à toutes les victimes des bombardements de Hiroshima, Nagasaki et des 2000 essais nucléaires dans le monde. »
2422 explosions nucléaires depuis Hiroshima
Entre 1945 et 1998, 2419 explosions nucléaires ont été menées, à titre expérimental, selon un rapport publié en 2001 par l’Assemblée Nationale et le Sénat, concernant « les incidences environnementales et sanitaires des essais nucleaires effectues par la France entre 1960 et 1996 (…) ».
L’immense majorité des essais ont été menés par les Etats-Unis et l’URSS pendant la guerre froide, mais aussi par la France, avec plus de 200 explosions officielles décomptées.
Depuis le traité d'interdiction complète des essais nucléaires, datant de 1996, et signé aujourd’hui par 183 pays, ces pratiques ont officiellement cessé. L’Inde et le Pakistan ont cependant mené plusieurs tests souterrains en 1998.
En février 2013, la polémique a été relancée par la Corée du Nord avec l’annonce d’un troisième essai nucléaire d’une forte puissance, après ceux de 2006 et de 2009, en dépit des avertissements de la communauté internationale.
http://paris-ile-de-france.france3.fr/2013/08/06/anniversaire-d-hiroshima-des-militants-anti-nucleaire-jeunent-paris-pendant-quatre-jours-298601.html
Cliquer sur le lien pour voir le reportage en bas de page
Une cinquantaine de militants se sont réunis à Paris, pour quatre jours de jeûne. Une mobilisation organisée à l'initiative des collectifs Sortir du nucléaire, Armes nucléaires STOP et de la Maison de Vigilance, qui veulent ainsi exprimer leur opposition aux armes nucléaires.
- Par Emmanuèle Bailly
- Publié le 06/08/2013 | 11:52, mis à jour le 06/08/2013 | 13:14
Dans un communiqué commun les associations réclament "que les dirigeants politiques changent d’attitude et acceptent de remettre en cause une doctrine d’anéantissement de l’Humanité datant de la guerre froide". C'est aussi en hommage à toutes les victimes des bombardements de Hiroshima, Nagasaki et des 2 000 essais nucléaires dans le monde que ces 4 jours de jeûne sont programmés.
Le mouvement ne se limite pas qu'à la France, puisque des mobilisations similaires vont avoir lieu à Büchel, en Allemagne, devant la base de l'Otan où sont entreposées des armes nucléaires, et au Royaume-Uni, devant la base nucléaire de Burghfield-Aldermaston.
>> Voir le reportage de Norbert Cohen avec Frédérique Bobin :
Des manifestations pour commémorer le 68e anniversaire du bombardement d’Hiroshima se sont déroulées un peu partout à travers le monde ces derniers jours. En France, depuis ce mardi 6 août, près de 80 militants antinucléaires se réunissent au pied de la Tour Eiffel, à Paris. Ils ont décidé de jeûner durant quatre jours, une façon pour eux de commémorer le bombardement d'Hiroshima, mais surtout de réclamer l'abolition de l'arme nucléaire. Dans le monde, 20 000 armes atomiques sont encore en fonctionnement. Un danger qui coûte beaucoup trop cher, selon Dominique Lalanne, physicien nucléaire à la retraite et président du collectif « Armes Nucléaires Stop ».
Source : I Télé
http://www.itele.fr/chroniques/linvite-de-la-grande-edition/linvite-de-la-grande-edition-52090
http://www.metronews.fr/paris/des-anti-nucleaire-jeunent-au-pied-de-la-tour-eiffel/mmhg!oQXyfDH3G7s6k/